L’intégration des ressortissants de pays tiers sur le marché du travail en Belgique et dans l’UE (REM)

Cette étude du REM examine les mesures en place dans les Etats membres (dont la Belgique) et la Norvège pour faciliter l’intégration des ressortissants de pays tiers sur le marché du travail. L’étude identifie également quelques bonnes pratiques d’acteurs publics et privés.

Contexte

L’intégration des migrants dans les sociétés d’accueil est un important défi et une condition d’une politique migratoire réussie. L’intégration des ressortissants de pays tiers peut être un long processus, mais elle offre de nombreux avantages pour les ressortissants de pays tiers et les sociétés d’accueil. Selon l’Agenda européen pour l’intégration des ressortissants de pays tiers, les politiques d’intégration peuvent être des moteurs pour le développement économique et la cohésion sociale. L’un des éléments clés de l’intégration des migrants est l’insertion sur le marché du travail.

L’intégration est un objectif commun, mais chaque Etat membre a adopté sa propre approche, dans la mesure où la politique d’intégration tombe dans le domaine de compétences de chaque Etat membre. Dans ce cadre, cette étude du REM examine les mesures mises en place dans les Etats membres (dont la Belgique) et la Norvège pour faciliter l’intégration des ressortissants de pays tiers sur le marché du travail.

L’étude se focalise sur les mesures visant les ressortissants de pays tiers en séjour régulier ayant le droit de travailler. Les mesures visant spécifiquement les demandeurs de protection internationale, les bénéficiaires de la protection internationale ou les étudiants sont exclues de cette étude.

Rapport de synthèse européen

L'intégration effective des migrants sur les marchés du travail des pays de l'UE est un défi majeur. Alors que les taux de chômage diminuent régulièrement depuis 2014, l'écart entre les taux de chômage des ressortissants de pays tiers et celui des personnes nées dans le pays ou au sein de l'UE reste inchangé. L’étude intitulée «Intégration des ressortissants de pays tiers sur le marché du travail dans les États membres de l’Union européenne» porte sur les migrants de la première génération qui séjournent légalement dans les pays de l’UE et qui ont le droit de travailler.

Quelques éléments clefs de l’étude:

  • les programmes d'intégration ont généralement plus de succès quand ils bénéficient d’un financement national structurel à long terme
  • fixer des objectifs clairs pour mesurer l'impact des mesures d'intégration plutôt que pour mesurer l'efficacité de leur mise en œuvre permet d'identifier les bonnes pratiques et d'évaluer l'initiative
  • le secteur privé complète utilement les mesures d'intégration du secteur public; alors que le secteur public se concentre sur les compétences nécessaires pour trouver un emploi (par exemple, comment chercher un emploi), le secteur privé se concentre sur les mesures d'intégration des travailleurs migrants sur les lieux de travail, telles que la formation et l'amélioration des relations interculturelles

Rapport belge

L’intégration sur le marché du travail de ressortissants de pays tiers (et de manière générale, de personnes d’origine étrangère) est faible en Belgique. Il existe des différences importantes entre le taux d’emploi des personnes d’origine belge et le taux d’emploi des personnes d’origine étrangère.

Cette situation est liée à une combinaison de facteurs. Le rapport du Monitoring Socio-Economique 2017, qui est rédigé par le SPF Emploi, Travail et Concertation Sociale et UNIA, a identifié deux séries de facteurs: les caractéristiques structurelles du marché du travail en Belgique (par exemple, la segmentation du marché du travail), ainsi que des difficultés spécifiques auxquelles font face les personnes étrangères et d’origine étrangère (par exemple, la discrimination).

Dans ce contexte, faciliter l’intégration sur le marché du travail de personnes étrangères et d’origine étrangère est souvent présenté comme une priorité en Belgique. Différentes approches ont été adoptées: dans la mesure où l’intégration (sur le marché du travail) est largement une compétence des entités fédérées (c’est-à-dire les Régions et les Communautés), les politiques, pratiques et acteurs impliqués diffèrent d’une entité à une autre.

Des mesures générales pour favoriser l’intégration de ressortissants de pays tiers ont été mises en place ou renforcées récemment (par exemple, les programmes d’intégration obligatoires).

En ce qui concerne l’intégration sur le marché du travail plus spécifiquement, les ressortissants de pays tiers ont accès à de nombreuses mesures, mises en œuvre par divers acteurs (dont les Services Régionaux de l’Emploi et leurs partenaires). La plupart de ces mesures ne visent pas spécifiquement les ressortissants de pays tiers, mais sont accessibles à tous les demandeurs d’emploi ou à des groupes cibles plus larges. Néanmoins, des approches plus ciblées, qui visent à orienter certains groupes vers les services les plus adaptés à leurs besoins, ont récemment été adoptées (par exemple, le Plan d’Action 2016-2018 de la VDAB pour les demandeurs d’emploi allophones ayant des antécédents migratoires, ou encore les mesures prises par le Gouvernement Wallon en 2016 pour faciliter l’intégration sur le marché du travail de certains primo-arrivants).

Le rapport belge fournit aussi quelques exemples de pratiques intéressantes du secteur public et privé.

Publication Date:
mer 20 fév 2019
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