Approche suivie

Avec la collaboration des écoles de journalisme et les instituts de recherche des médias au Canada, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis, le projet a pris des clichés de la manière dont la presse a couvert la migration durant un délai de quatre semaines en 2012. Dans l'ensemble, il y avait une orientation claire dans les journaux et magazines ainsi que sur leurs sites web.

Principaux résultats

Dans les limites de l'instantané de la situation pris par cette étude:

• Les groupes les plus mentionnés sont: (1) les migrants "avec papiers" (détenteurs de documents), (2) les migrants en situation irrégulière, (3) et d'autres types de migration largement à la traîne (parmi ceux-ci, les demandeurs d'asile et les migrants économiques sont les plus nombreux).

• La répartition des sujets les plus saillants par pays indique que la migration tend principalement à être vue à travers le prisme de l'intérêt particulier du pays d'accueil. Pour cette raison, les médias ne traitent pas suffisamment les migrations comme une question qui se rapporte à un cadre transfrontalier international.

• En termes de types de migration et de sujets, il y a un fort regroupement autour des questions de citoyenneté et minorité, ainsi qu'autour de législation et migration irrégulière. Les réfugiés et demandeurs d'asile en matière de droits de l'homme, ou les migrants économiques ou qualifiés en lien avec des considérations économiques, ne jouent pas un grand rôle quand il s'agit de sensibiliser les médias.

• Les grands médias analysés dans les cinq pays semblent faire un effort conscient pour rendre compte de la migration de manière politiquement correcte, c'est à dire, généralement en s'alignant sur les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Cependant, de nombreux articles trouvent un moyen indirect pour transmettre un jugement de valeur réservé ou négatif en utilisant des études ou des enquêtes unilatérales en guise de  "perche" sans les remettre en cause. D'autres donnent également la priorité à des citations négatives ou offensives de politiciens ou de personnes interrogées au hasard sans les mettre en perspective.

Les résultats de cette étude sur la couverture médiatique de la migration soutiennent empiriquement les recommandations formulées par plusieurs éditeurs et experts en migration lors de l'atelier organisé par l'UNAOC en 2013 et intitulé : "Couvrir la migration: Défis rencontrés et non rencontrés".