Déterminer les pénuries de main d’œuvre et les besoins en migration de travail depuis les pays tiers en Belgique et dans l'UE (REM)

Cette étude explore les liens entre les pénuries de main d’œuvre sur le marché du travail dans les Etats membres et les politiques de migration de travail depuis les pays tiers vers les Etats membres.

Contexte

Le marché du travail de l’UE devrait faire face à d’importants défis d’ordre quantitatif et qualitatif dans le futur : le vieillissement de la population va avoir un impact sur la quantité de main d’œuvre disponible et les changements technologiques rapides ainsi que la demande croissante de certaines compétences aura un impact sur les catégories de professions ou d’occupations requises sur le marché du travail. Pour pouvoir répondre à de tels défis rapidement, il est très important d’anticiper les besoins en réalisant des analyses de marché. La gestion de la migration de travail, s’alignant sur ces besoins économiques, est une manière de répondre à ces défis.

Le but de l’étude est d’analyser (i) le rôle de la migration de travail en tant que moyen de remédier aux pénuries de main d’œuvre ; (ii) la variété  d’instruments utilisés afin d’identifier et de suivre les pénuries de main d’œuvre au niveau européen et national ; et (iii) la mesure dans laquelle ces instruments sont utilisés pour élaborer les politiques de migration de travail au niveau national.

Etude belge

L'étude belge a été réalisée par des chercheurs du Herman Deleeck Centre for Social Policy (Université d'Anvers), à la demande du Point de Contact Belge du REM. Cette étude fournit des informations sur :

  • La politique belge de migration de travail et les débats publics et politiques récents sur la migration de travail en Belgique;
  • Les outils utilisés pour identifier les pénuries de main d’œuvre et de compétences actuelles et futures et pour anticiper les besoins en migration de travail;
  • Les résultats des politiques de migration de travail par rapport aux professions pour lesquelles il existe des pénuries en Belgique.

L’étude démontre que la Belgique, par l’intermédiaire de ses régions, a une vaste expérience en matière d’identification des pénuries de main d’œuvre sur le marché du travail (par exemple, à travers les listes de professions pour lesquelles il existe une pénurie significative de main d’œuvre ; les enquêtes auprès des employeurs ; les études prospectives, etc.). Néanmoins, le lien avec la migration de travail n’est pas pleinement développé. Le système de migration de travail belge est largement basé sur les besoins individuels en main d’œuvre des employeurs, et il ne répond que dans une certaine mesure aux pénuries de main d’œuvre sur le marché du travail (de manière directe ou indirecte).

L'étude belge est disponible en français et en anglais.

Rapport de synthèse au niveau de l’UE

Le rapport de synthèse est basé sur les contributions des points de contact nationaux du REM dans 25 États membres. Une fiche d'information résume les principaux résultats de l'étude. Entre autres points clefs, le rapport de synthèse souligne :

  • La plupart des Etats membres considèrent que la migration fait partie d’une stratégie plus large visant à remédier aux pénuries de main d’œuvre, mais ils diffèrent quant à l’importance relative qu’ils accordent à la migration de travail par rapport à d’autres mesures.
  • Deux approches principales ont été identifiées : une approche de « capital humain » centrée sur l’offre (les cadres d’admission sont adaptés afin d’attirer les migrants qui présentent des caractéristiques leur donnant une position avantageuse pour intégrer le marché du travail) ; et une approche centrée sur la demande (la procédure d’admission de migrants cherchant à occuper une « fonction critique » identifiée au préalable est accélérée et simplifiée). Dans la pratique, ces deux modèles interagissent souvent.
  • Dans les pays où le modèle de capital humain a été adopté, la facilitation de la migration de travailleurs hautement qualifiés n’est pas vue comme un moyen de remédier aux pénuries de main d’œuvre, mais plutôt comme un instrument pour encourager l’innovation et « l’économie de la connaissance ».
  • Les Etats membres s’inscrivant dans le modèle centré sur la demande ont adopté une variété de mesures afin d’ajuster/modifier leurs politiques de migration de travail en fonction des pénuries sur le marché du travail (par ex., des exemptions des examens du marché du travail ou un seuil de salaire minimum requis plus bas).
  • La grande majorité des Etats membres identifient les pénuries de main d’œuvre. Ils ont recours à un large éventail de méthodologies, dont le calcul du nombre d’emplois vacants, des sondages, des analyses de secteur ou des études qualitatives.
  • 21 Etats membres produisent des listes de “fonctions critiques”, dont ils font différents usages (par ex., comme instrument pour déterminer l’admission de travailleurs de pays tiers ; utilisation pour des aspects spécifiques de la politique migratoire…). 
  • La plupart des Etats membres suivent la migration de travail de manière générale. Seuls quelques Etats membres évaluent l’impact de la migration sur les « fonctions critiques ».

Pour plus d’informations, veuillez consulter le rapport de synthèse en pièce jointe (disponible en anglais, en néerlandais et en français). Vous pouvez également lire le communiqué de presse de la Commission européenne.

Publication Date:
mar 30 juin 2015
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