Basée sur l’analyse secondaire d’entretiens semi-directifs réalisés préalablement et sur l’analyse des informations recueillies lors de différents focus groups, cette étude met en lumière les différentes sphères d’activité que ces différentes populations ont préférentiellement investies. Ainsi, si les Turcs et les Marocains ont développé une intense activité transnationale tant dans la sphère économique, que socioculturelle ou politique, les autres groupes étudiés dans cette recherche se situent dans des positions intermédiaires en ce qui concerne l’intensité de leurs activités transnationales, mais surtout le spectre des activités déployées : les Chinois ont particulièrement investi dans les champs économique et socioculturel tandis que les Congolais ont développé de nombreuses activités dans le domaine politique et le développement.

Les nombreuses pratiques sociales, culturelles et économiques développées par nos répondants ne sont en aucun cas perçues par les intéressés comme remettant en cause leur attachement à leur ‘nouveau’ pays de résidence. Leur implication dans l’espace transnational est plutôt à lire selon eux comme l’expression d’un lien privilégié avec un pays et une population donnée ou d’un devoir moral, surtout en ce qui concerne les premières générations. Si l’implication politique transnationale de certains répondants est à considérer sous le même angle, elle peut pour certains migrants témoigner de leur désir de solutionner les motifs de leur émigration afin de pouvoir se réinstaller dans leur pays d’origine.

L'étude conclut que ce n’est pas parce que les migrants ont développé des activités orientées vers le pays d’origine qu’ils se désinvestissent dans leur société d’accueil. Au contraire, les expériences de nombreux répondants nous montrent qu’après avoir augmenté leur capital économique et avoir acquis un certain prestige au sein de leur communauté et de la société belge, ils se sentent plus en confiance dans leur société d’accueil et réorientent souvent leurs activités.